LÉYA CONTINUE: YALE EN VERLAN II

Nous revoici! Toujours curieux, toujours intrigués, toujours à la recherche du verlan à Yale. Un petit rappel pour ceux qui auront manqué le premier chapitre de cette étude : en décortiquant les complexités du verlan, dialecte inventé après la Deuxième Guerre mondiale et fort répandu à ce jour en France, l’AB redécouvre un campus qu’il croyait – à tort – savoir par cœur. Méthode? Objectif? Le verlan consiste à inverser les syllabes des mots courant pour (1) soit passer incognito dans les club de Paris (2) se déguiser en MC Solaar pour l’Halloween (3) bien plus encore, comme tente de le démontrer la présente série.

Relou pour lourd, chelou pour louche, Stromae pour maestro, le verlan est plus commun que vous le croyez. Et tant qu’à le comprendre, nous nous sommes dit qu’il vaudrait bien l’appliquer à notre adoré campus. Léya pour Yale, alors!

Apres Sonmé, Stétblou et BA, voici que continue notre dictionnaire informel.

Zumi, nom propre masculin : À chaque vendredi soir, la même histoire. On s’y élance, on y accoure, on y gambade. Mais surtout : on y dévore. Le pèlerinage à l’avenue Whalley en vaut la peine : thon épicé illimité, soupe miso à souhait, atmosphère conviviale et menu plus qu’abordable. La rumeur court : les plans d’agrandissement du campus, qui sera bientôt doté de deux residential colleges de plus, considèrent faire de Sushi Mizu – ou Zumi plutôt – le nouveau Commons. À vendredi prochain, donc. Et amenez votre appétit.

Moncon, nom commun masculin : Faites gaffe! Moncon n’est pas à Yale un surnom affectueux qu’emploient les planificateurs de soupers machiavéliques. Non, il n’est pas question de dîner de cons… laissons tout cela sur Netflix. Ici, moncon est le lieu de rencontre par excellence, le plafond le plus haut, la plus grande salle, le plus vibrant agora. Avec plus de nourriture encore que Zumi, moncon vous a fait penser, alors que vous visitiez Yale en tant que jeune lycéen, aux plus majestueuses scènes de Harry Potter. Vous l’aurez deviné : c’est bien Commons.

Rèmfa, nom commun masculin : Parfois employé en locution « Rèmfa Léya ». Existe-elle vraiment? Ou est-ce un mythe? On en parle, on en parle, on parle en fait surtout de sa pizza. On peut y passer ses vendredi soirs à y manger de la pizza fraîche du jardin… à condition bien sûr d’y avoir passé la journée à donner un coup de main. « Yale a une ferme? » Et bien oui! C’est un magnifique endroit, mais assurez-vous d’y référer par son nom plus en vogue, c’est-à-dire rèmfa.

Zeuthé, nom commun féminin : Avez-vous des amis seniors? Si oui, vous connaissez la zeuthé sans même le savoir. Il semble que toutes les conversations avec les étudiants en dernière année prennent au printemps cette tournure inévitable. Combien de pages? Combien de sources? Bientôt fini? On célèbre? La zeuthé est partout dans les yeux et cœurs des finissants. Ils peuvent bien faire semblant : nous savons tous qu’en réalité, malgré ce qu’ils peuvent en dire, ils l’adorent. Et ils s’ennuieront de leur thèse dès qu’il sera moins évident d’en parler de tout bord et tout côté.

Au plaisir de continuer avec vous l’exploration du verlan à Yale dans une prochaine édition,

KBM